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          L’ÉGLISE SANTA MARIA D’EL VOLO.


 Historique simple ci-dessous.   Historique détaillé cliquer -ici-

Le nom de la ville d’El Volo apparaît pour la première fois dans les Chartes, en 976. Et en 1016 ces mêmes archives mentionnent une donation, à l’abbaye d’Arles sur Tech, d’une vigne sise sur le territoire de Sainte Marie d’El Volo. 

L'ARCHITECTURE

          Il n’y a de l’église primitive apparemment plus de traces dans les constructions d’aujourd’hui. Seul le portail présenté plus loin, est un splendide vestige de l’époque romane.

L’état actuel est vraisemblablement dû à une reconstruction qu’on effectua dans le milieu du XVIe siècle
Le sanctuaire était également voûté en croisée d’ogives ; l’abside semi-circulaire actuelle est une réfection du XVIIe siècle vraisemblablement ; on l’a élevée assez haut pour en faire une tour de défense.

Les trois travées de la nef n’étaient ajourées qu’au sud ; les deux premières fenêtres à partir de l’occident ont subsisté intactes de forme longue et fine à l’extérieur ; la troisième a été réduite par l’ouverture de la chapelle de la Sainte Croix aux environs de 1400. La chapelle d’en face dédiée au Rosaire, a dû être percée aux environs de 1600.

LA FAÇADE

La porte de l’église d’El Volo, inspirée de l’arc triomphal romain, forme un ensemble complet.

          Le portail, en marbre blanc de Céret, ne comporte qu’une seule archivolte bordée de rubans plats et entrelacés, décorés de fleurs étoilées. Il est terminé par une frise historiée que supportent des corbeaux. Dans un espace étroit s’enchaînent, sans séparation des scènes de l’enfance du Christ qui se lisent de la droite vers la gauche.

          On y découvre :

_              un ange annonçant la Bonne Nouvelle aux bergers,

_           une Nativité où la Vierge est couchée prés de l’Enfant emmailloté tandis qu’entre eux veillent le bœuf et       l’âne ainsi qu’un ange placé sous la tête de Marie,

_       le bain de l’Enfant représentant, pour les chrétiens du Moyen-âge, la sacralisation de l’eau qui au travers du Baptême, ouvre à l’homme, porteur du péché originel, la porte du Salut,

_          l’adoration des Mages,

_          la fuite puis le repos en Egypte.

          Le maître sculpteur, son atelier, ses compagnons, car il n’a pas pu agir seul, sont inconnus. Néanmoins il affiche pour l’époque, un style si personnel que l’on a pu identifier son parcours autour le l’arc méditerranéen (Catalogne, Languedoc, Italie).

Faute de documents, les historiens de l’art l’ont baptisé « Maître de Cabestany » du nom de la commune dont il a doté l’église de ce qu’il est convenu de considérer comme son chef d'œuvre.

                                                          LE CLOCHER

Le clocher actuel est une reconstruction de la seconde moitié du XIXème siècle car le clocher primitif s’était effondré une décennie plus tôt.

LE DÉCOR MOBILIER

Le retable du maître-autel est consacré en premier lieu à la Vierge de l’Assomption, titulaire de l’église, à saint Antoine, abbé, patron secondaire de la paroisse, et aux saints Joseph et Jean-Baptiste.


Panneau des deux St Jean
On les a représentés en deux encadrements qui ne sont point d’origine

Panneaux du Rosaire
, on les a représentés en deux encadrements qui ne sont point d’origine

Chapelle du Christ,
Predelle de la chapelle de Sainte Croix déjà mentionnée en 1444.


       
 


                                                                                                                                                                                                        


 

L’ÉGLISE SANTA MARIA D’EL VOLO

                                                                         Historique détaillé

 

          Le nom de la ville d’El Volo apparaît pour la première fois dans les Chartes, en 976. Et en 1016 ces mêmes archives mentionnent une donation, à l’abbaye d’Arles sur Tech, d’une vigne sise sur le territoire de Sainte Marie d’El Volo.

L'ARCHITECTURE

          Il n’y a de l’église primitive apparemment plus de traces dans les constructions d’aujourd’hui. Seul le portail présenté plus loin, est un splendide vestige de l’époque romane.
 

          L’état actuel est vraisemblablement dû à une reconstruction qu’on effectua dans le milieu du XVIe siècle ; en 1368, Castello Royre, « aventurer » (marchand ambulant) de Perpinyà, et sa femme, chacun dans son testament, lèguent une somme à notre église « per rebatre les parestz de dins dels bugales » (pour crépir les murs de l’intérieur) ; il s’agirait peut-être de la finition de travaux. Une clé de voûte porte le blason royal catalan, et une autre, un chien, lequel doit être aussi quelque meuble héraldique.
 

          Le sanctuaire était également voûté en croisée d’ogives ; l’abside semi-circulaire actuelle est une réfection du XVIIe siècle vraisemblablement ; on l’a élevée assez haut pour en faire une tour de défense.
 

          Les trois travées de la nef n’étaient ajourées qu’au sud ; les deux premières fenêtres à partir de l’occident ont subsisté intactes de forme longue et fine à l’extérieur ; la troisième a été réduite par l’ouverture de la chapelle de la Sainte Croix aux environs de 1400. La chapelle d’en face dédiée au Rosaire, a dû être percée aux environs de 1600.
 

          Nous avons cité le testament de Castello Royre, marchand ambulant ; il contient aussi le legs d’une somme « al ciri dels traginers se Santa Maria d’El Volo (au cierge des transporteurs, charretiers, muletiers). El Volo était le grand carrefour donnant sur la côte, l’Espagne, le Vallespir et Perpinyà ; ce qui dut valoir à son église d’être le siège de cierge « dels traginers »

  

LA FAÇADE

          A côté du portail, elle ne présente qu'une plaque funéraire, encastrée dans le mur, qui affiche le texte suivant : « Anno XPI millesimo CC vigesimo, secundo idus novembris, oblit Petrus de presbiteratus », c'est-à-dire : « L’an du Christ 1220, le 2 des ides de novembre, est décédé Pierre de Caselles qui, grâce à l’art de son neveu, ci-git enseveli ; il peut toujours compter sur le service d’un presbytérat ».

 

          La croix pattée à pied fiché qui orne ce marbre, accostée ici de deux chandeliers, est l’image de la croix d’autel de l’époque qui servait aussi aux cortèges des enterrements, et qui symbolise donc la sépulture chrétienne ; même symbolisme dans la main bénissant qui apparaît dans l’angle et qui évoque l’appel du Christ, selon ces paroles de la liturgie des défunts : « Suscipiat te Christus qui vocavit te »(Que le Christ t’accueille, qui t’a appelé).
 

                                                                   LE DÉCOR SCULPTÉ   (clic sur la partie désirée)

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La porte de l’église d’El Volo, inspirée de l’arc triomphal romain, forme un ensemble complet.

 

          Le portail, en marbre blanc de Céret, ne comporte qu’une seule archivolte bordée de rubans plats et entrelacés, décorés de fleurs étoilées. Il est terminé par une frise historiée que supportent des corbeaux. Dans un espace étroit s’enchaînent, sans séparation des scènes de l’enfance du Christ qui se lisent de la droite vers la gauche.

       On y découvre :

         un ange annonçant la Bonne Nouvelle aux bergers,

       une Nativité où la Vierge est couchée prés de l’Enfant emmailloté tandis qu’entre eux veillent le bœuf et l’âne ainsi qu’un ange placé sous la tête de Marie,

     le bain de l’Enfant représentant, pour les chrétiens du Moyen-âge, la sacralisation de l’eau qui au travers du Baptême, ouvre à l’homme, porteur du péché originel, la porte du Salut,

         l’adoration des Mages,

      la fuite puis le repos en Egypte.

 

          Le maître sculpteur, son atelier, ses compagnons, car il n’a pas pu agir seul, sont inconnus. Néanmoins il affiche pour l’époque, un style si personnel que l’on a pu identifier son parcours autour le l’arc méditerranéen (Catalogne, Languedoc, Italie).

Faute de documents, les historiens de l’art l’ont baptisé « Maître de Cabestany » du nom de la commune dont il a doté l’église de ce qu’il est convenu de considérer comme son chef d'œuvre.

 

LE CLOCHER

          L’église d’El Volo a dû posséder dés l’époque romane un clocher de plan carré, comme partout ailleurs.

          En 1606 le sommet devait menacer ruine ; on en confia la restauration à maître Pierre Parer, de Vilamulaca. L’accord stipule donc que l’entrepreneur « a de desfer lo que sera menester y spallar o derrocar lo tros del campanar vell que es menester » (détruire le tronçon du vieux clocher qui en a besoin) ; après avoir reconstruit les murs, il fera « una merletada tot lo entorn de dit campanar », puis « una caparuxada de fulla cuberta de teules, rejoles », etc… ; enfin « sis fenestres ab volta alla ahont estaran les campanes ». (C'est-à-dire que le sommet sera entouré de créneaux et couvert d’un toit en pointe, sans doute à 4 pans, et que l’étage des cloches comportera 6 fenêtres en plein cintre). Cet acte nous révèle d’autre part qu’il y avait 4 cloches.

          L’une de ces cloches, restaurée il y a quelques années, est maintenant déposée sur l'un des côtés de la chapelle Saint Antoine.

           En voici l’inscription : « Pater est Pax, Filius est Vita, Spiritus Sanctus est Remedium. Maestres Ypolit Gil e Iacme Gil me fecerunt. L’any MCCCCXXXVI". C'est-à-dire : Le Père est Paix, le Fils est Vie, le Saint Esprit est remède. Maîtres Hippolyte Gil et Jaques Gil m’ont faite. L’an 1436 . « Beringuer Armany es mon padri ».

          Le clocher actuel est une reconstruction de la seconde moitié du XIXème siècle car le clocher primitif s’était effondré une décennie plus tôt.

 

LE DÉCOR MOBILIER

          Le retable du maître-autel est consacré en premier lieu à la Vierge de l’Assomption, titulaire de l’église, à saint Antoine, abbé, patron secondaire de la paroisse, et aux saints Joseph et Jean-Baptiste. Il rappelle ceux d’Argelers et de Nefiac et semble donc devoir être attribué au même sculpteur, Joseph Navarre, et situé vers 1755.

          Ce retable, selon l’historien local Laflou, proviendrait du couvent Sainte Marie des Enseignantes de Perpinyà, couvent qui succéda en 1664 au couvent saint Antoine. Le transfert aurait eu lieu en 1793. Quoi qu’il en soit, les statues de la Vierge et de saint Antoine sont tout à fait en situation dans cette église.

          Quant à la statue de saint Augustin, elle fut donnée en 1861 par Augustin Lefèbre, boulanger et son épouse Marthe Millous.

PRÉDELLE DE LA CHAPELLE DE LA SAINTE CROIX

          Dans son testament de 1145, Reambaud, premier chantre d’Elna, fait un legs à Sainte Croix d’El Volo.

          En 1444, dans son testament, Raymond de Ribes, damoiseau, habitant El Volo, élit sa sépulture dans la chapelle Sainte Croix de l’église Sainte Marie.
Il y a donc toujours eu dans cette église une chapelle dédiée à la Sainte Croix. Il ne nous reste de cette ancienne dévotion que la prédelle d’un retable représentant quelques scènes de la Passion :(survolez chaque partie)



























Cette œuvre se situe dans la première moitié du XVe siècle et s’inscrit dans la perspective des retables de saint Jean-Baptiste d’Evol, de saint Nicolas de Camelas et du panneau des saints Dominique et François, de Collioure.

          La Piéta s’accompagne d’un fond orné des instruments de la Passion : les cordes déposées sur la Croix, la lance qui a transpercé le côté du Christ, la colonne de la flagellation, le roseau fourchu avec l’éponge, l’échelle, la trompette et le vase de vinaigre ; les 3 clous sont disposés horizontalement tout en bas.

 

                  

                                                     PANNEAU DES DEUX SAINT-JEAN (survolez l'image)


                                    On les a représentés en deux encadrements qui ne sont point d’origine.
                                Les deux saints, souvent vénérés ensemble à cause de leur homonymie,
                                sont ici séparés par une fine colonnette :
                                saint Jean-Baptiste désigne de son index l’agneau pascal symbolisant le Christ
                              et évoquant la fameuse parole : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ».                                 Tandis que saint Jean-Evangéliste tient d’une main la palme traditionnelle,
                                et son Evangile de l’ autre. Est

 

                                     

                                                           




                                                      
PANNEAU DU ROSAIRE

          En 1620, Antoine Llosa, lieutenant du château de Bellegarde, résidant en la ville, lègue 20 livres à la confrérie de N.-D. du Rosaire « pour peindre le Retable ». Ainsi donc ces panneaux remontent aux environs de 1620 ; ils sont attribués au peintre Jean-Antoine Marti, à qui l’on doit aussi les panneaux du retable de la Conception dans l’église de Millars (1630).

On les a représentés en deux encadrements qui ne sont point d’origine et qui comportent les scènes suivantes :

         

Premier panneau :

Crucifixion

                                                                                                                                                                             clic pour agrandir



Flagellation

Christ aux outrages

Agonie

Portement de la Croix

Annonciation

Résurrection





                                                                                                                   
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         Deuxième panneau :                                        

Jésus parmi les Docteurs

Couronnement de la Vierge

Assomption

Adoration des Mages

Pentecôte

Adoration des bergers

Ascension

Visitation

 

 




                                         
                          
                         
                            
LA CHAPELLE DU CHRIST

          Il s’agit de la chapelle Sainte Croix déjà mentionnée en 1444.

          Elle présente un retable daté de 1756, tout ornementé des instruments de la Passion. On aperçoit en haut le blason de la confrérie portant les cinq plaies et accompagné de la devise : « In nomine Jesu omne genu flectatur » (Qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse).

           A la prédelle trois panneaux peints évoquent:  (descendez l'ascenseur)                  
















l’Agonie, la Flagellation et le Couronnement d’épines.


La scène de l’Agonie est très curieuse : Dieu le Père,
à l’auréole triangulaire, tend le calice à Jésus comme
pour l’obliger à le boire, allusion poignante aux paroles du Christ :
« Père, si tu veux, détourne de moi ce calice ;
cependant, que ce ne soit pas ma volonté mais
la tienne qui soit faite ! » Quant aux trois apôtres,
eux, ils dorment couchés pêle-mêle,
pour ne pas dire les uns sur les autres.

 

Enfin, dans la
SACRISTIE, on signalera une clochette à manche de bois et au millésime de 1751               accompagné des lettres MA (Maria ?) B (Boulou ?), clochette dite « de Douleur ».

             Pourquoi l’appelait-on ainsi ?

             Pour deux raisons :

        le Jeudi Saint, l’appariteur de la mairie, ou un employé de  l’église, passait en   tête de la procession qui se déroulait dans   les diverses rues d’El Volo ; de temps en temps il donnait  quelques coups de clochette pour rappeler aux fidèles la  douloureuse Passion de Jésus, Fils de Dieu, quand un confère du Rosaire (alors, toute la population faisait partie de la Confrérie) venait à trépasser, l’appariteur de la ville, ou un employé de l’église, parcourait toutes les rues et ruelles de la localité, en donnant quelques coups de clochette et en disant ces paroles : « Devots confrares i confraresses de la Mare de Déu del Roser, digau un Pare nostre i una Ave Maria per lo repos de l’anima de (un tal o tale) germa (o germana) nostre que és passada d’aquesta vida en l’altre ; aixi meresquem trobar cum menester sia, amen. »

C’est-à-dire : Dévots confrères et confrèresses de Notre-Dame du Rosaire, dites un Notre Père et un Ave Maria pour le repos de l’âme d’un tel ou une telle, notre frère ou sœur, qui est passé de cette vie en l’autre ; puissions-nous mériter de trouver de même selon notre besoin, amen.

 

         

TELLE EST L’EGLISE D’EL VOLO QUI, SELON St MAXIME LE CONFESSEUR (580-662) EST « COMME UN HOMME ». POUR AME ELLE A LE SANCTUAIRE, POUR ESPRIT L’AUTEL DIVIN ET POUR CORPS, LA NEF




LA
CHAPELLE SAINT ANTOINE


         

En 1417, Guillaume Negre, négociant de Perpinyà, élit sa sépulture dans la chapelle Saint-Antoine qu’il a construite dans le cimetière d’El Volo.

          Cette chapelle comporte une abside semi-circulaire et une nef à 2 travées couvertes de voûtes d’arêtes. La partie antérieure ainsi que la chapelle latérale seraient des adjonctions des environs de 1765.

          La cloche du campanile porte l’inscription : « IHS Maria. Sancte Antoni, ora pro nobis. 1642». C’est-à-dire :  Jésus. Marie. Saint Antoine, priez pour nous. 1642. 

          Une statue en bois doré, du XVIIème siècle, nous représente saint Antoine l’ermite avec, à ses pieds, son compagnon habituel.

          Pourquoi la présence de ce petit cochon depuis la fin du XIVème siècle ?

          Parce que les reliques du saint avaient le don miraculeux de guérir du « mal des ardents », une sorte de gangrène.

          Or au XVIIème siècle deux seigneurs, guéris de ce mal, fondent un petit hôpital prés de l’abbaye où elles sont conservées. C’est là que naquit l’Ordre des Hospitaliers de St Antoine.

          Et le lien avec le cochon ?

           Il nait de l’activité de cet Ordre qui, pour nourrir les pauvres et les malades, élevait des cochons. De plus le lard passait pour avoir des effets bénéfiques sur le mal des ardents. Aussi les Antonins avaient-ils obtenu le privilège de pouvoir laisser leurs animaux vaquer en toute liberté, la population participant de ce fait à leur nourriture.
                                                        ???


       
                                                                 
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Textes:       - Sources en reprise Abbé Albert Cazes (guide touristique)
                                              Archives Pyrennés-orientales
                                              Allart :Cart.Rous.  Cart. de Fossa.
                 - mise en page:     E.Archambaud
Photos:                                  R Archambaud, J.Darnas
Page web:                              J.Darnas

 




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